Le champion du monde en titre des -84 kg restait très déçu d’avoir obtenu sa médaille d’or mondiale sans disputer la finale à Madrid en 2018. Il attendait avec impatience de rencontrer à nouveau l’Ukrainien Chobotar. C’est arrivé quelques mois plus tard. C’est son « best fight ». Il était mené et…

Par Ludovic Mauchien / Photo : Kphotos


 

« Mon combat préféré s’est déroulé il y a un an. C’était au 1er tour des Championnats d’Europe 2019 à Guadalajara (Espagne). Vous savez que je suis devenu champion du monde sans disputer la finale car mon adversaire (Valerii Chobotar) était blessé (KO en demi-finale) et il n’a pas pu s’aligner en finale.

À ce moment-là, j’ai été très déçu de devenir champion du monde de cette façon et, depuis ce moment, j’ai rêvé et je me suis motivé pour notre prochain combat. Je savais que ce match à venir me prouverait que je suis le meilleur de ma catégorie.

A Guadalajara, c’est mon entraîneur qui m’a annoncé en regardant les tirages au sort que j’allais affronter Chobotar au 1er tour. J’étais à la fois heureux et excité mais j’ai aussi commencé à ressentir une énorme pression, car je voulais gagner ce match plus que tout au monde.

Je savais que mon adversaire ressentait aussi une énorme pression, car nous étions dans la même position et je savais que celui qui serait le mieux préparé mentalement gagnerait. J’ai commencé par perdre. Je voulais tellement gagner. Mais mon game plan ne fonctionnait pas comme je l’avais imaginé. J’avais des difficultés en attaque.

Il restait 12 secondes quand j’ai décidé de faire une feinte en faisant semblant d’avancer vers lui. Il a attaqué et j’ai contré avec Ura Mawashi. Les 4 drapeaux se sont levés. J’ai alors ressenti que je venais de prouver à moi-même et à tout le monde que je méritais cette médaille d’or gagnée à Madrid.

Ce fut un énorme soulagement pour moi, car je n’étais pas content d’être champion du monde sans avoir disputé la finale. Pour moi, ce combat était ma finale et, désormais, je ressens un sentiment profond, le meilleur qui existe, une sensation seulement connue des champions du monde ».