Disputer une finale mondiale face à la championne du monde en titre, Japonaise qui plus, cela vous marque à vie, d’autant plus si vous la gagnez. Eleni Chatziliadou a vécu ce moment extraordinaire à Madrid, en 2018. En finale des +68 kg, la Grecque était opposée à Ayumi Uekusa. Comment a-t-elle abordé sa finale ? Quelle a été sa stratégie ?... Elle nous raconte…

Par Ludovic Mauchien / Photo : Kphotos


« Mon meilleur combat est définitivement ma finale des Championnats du monde à Madrid en 2018 quand je suis devenue championne du monde en dominant Ayumi Uekusa. C’était du très haut niveau : j’affrontais une Japonaise qui était la championne du monde en titre.

Une autre difficulté importante était, qu’à cette époque, je n’avais ni équipe professionnelle derrière moi (partenaires d’entraînement, entraîneur, coach mental, etc.), ni soutien financier. Je faisais tout avec l’aide de mon père. Nous devions payer tous les frais de déplacement à ce moment-là. Depuis, j’ai plusieurs sponsors privés et la fédération. Je leur suis très reconnaissante car, sans eux, je n’aurais pas eu les moyens de participer à la qualification olympique.

Cette situation, pour moi, était une motivation supplémentaire pour gagner : rendre possible l’impossible. Et ne le réaliser que par nous-mêmes était mon plus grand défi. J’avais promis à mon père, quand j’étais toute petite que je serais un jour la meilleure du monde. Ces mots, et la situation du moment, ont raisonné dans mon esprit avant la finale. C’était une super chance pour moi et mon père d’avoir l’opportunité de conquérir le monde ensemble.

Le jour de la finale, je n’avais jamais ressenti cela auparavant. Quand j’ai marqué le premier point, à la première minute, j’ai pensé que le temps était venu de gagner et que je n’allais pas laisser le titre s’échapper. Je ne m’étais jamais sentie aussi concentrée.

En marquant le 2e point, je me suis sentie très forte et j’ai gagné en confiance. J’ai alors essayé de garder le score. Les dernières secondes ont été les plus émouvantes. J’ai voulu marquer un 3e point pour m’assurer le combat. C’est marrant car, quand c’était fini, je voulais encore combattre. Je ne voulais pas m’arrêter.

Quand j’ai entendu : « et le nouveau champion du monde est » avec mon nom dans la foulée, j’ai levé la tête et les mains en l’air et j’ai ressenti plein de choses sympas. J’avais tellement de respect pour mon adversaire et son entraîneur que je devais l’exprimer en levant leurs mains et en les serrant dans mes bras. Ensuite, j’ai serré mon père dans mes bras et nous avons apprécié ce moment ensemble. C’était notre moment de joie et de bonheur dont nous nous souviendrons à jamais et qui nous rendra toujours fiers ».

Le combat

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Chatziliadou Madrid2018F 0022

Avec son père.