2008-2018. 10 ans ! Jonathan Horne aura attendu une décennie avant de regoûter aux joies d’un podium mondial. Entre-temps, il a tout gagné, dont 5 championnats d’Europe.

En 2018, en finale des Mondiaux de Madrid, il affronte le tenant du titre, Sajad Ganjzadeh. Il ne pouvait rêver meilleure finale. C’est logiquement son « best fight ». Jonathan Horne nous raconte ses doutes à l’entame du match, son déclic mental durant le combat concrétisé par un magnifique Ura Mawashi synonyme de victoire, bref, son chemin vers le succès.

Par Ludovic Mauchien

Photo : Kphotos


« La finale des Championnats du monde à Madrid a été un combat vraiment, vraiment bon et dur contre Sajad (Ganjzadeh), le champion du monde en titre et l’un des meilleurs combattants de tous les temps. C’était une bonne chose de combattre contre lui.

Dans un 1er temps, au début du match, j’ai pensé : « OK, bon, je m’en fiche, je suis en finale aux Mondiaux. La 2e place est à moi, personne ne pourra me la prendre. Vas-y et fais-le ». Sincèrement, je pensais que j’allais perdre. Je commence le combat un peu trop tendu. C’était du style… Je ne sentais pas la distance, je voulais juste combattre.

Ensuite, il marque ses 2 points. À partir de ce moment, c’était clair dans mon esprit : « maintenant, tu n’as rien à perdre. Vas-y, lâche-toi, fais tout ce que tu peux, et montre à tout le monde que tu peux être le meilleur ».

Ensuite, j’ai pris la bonne décision en prenant l’option de l’Ura Mawashi. Cela a changé la donne. J’avais tellement confiance en moi à partir de ce moment que j’étais certain que je ne perdrais pas. Bien sûr, je devais rester concentré car il pouvait tout me faire.

Après avoir marqué mon point suivant, je gère bien le combat. J’ai beaucoup bougé, j’ai beaucoup poussé, j’ai attaqué, j’ai contré… Je me sentais vraiment bien. Et je marque le point suivant avec Kizami Tsuki. 5-2. Il était clair dans mon esprit que j’allais gagner. C’était mon meilleur combat. Après le match, j’étais vraiment content d’avoir combattu le meilleur et d’avoir gagné contre le meilleur. Et, en plus, c’était l’un des plus beaux combats de cette journée ».