Une médaille de bronze pour l’équipe féminine, aucune en individuel. Le bilan du Kata français a été plus reluisant par le passé. Même si les Tricolores sont en reconstruction, la déception est de mise. Ayoub Neghliz, le Head coach du Kata national, livre son regard.

Par Ludovic Mauchien à Novi Sad (Serbie)  / Photos : K-Photos


 

Que retires-tu de ces Championnats d’Europe ?

C’était un championnat compliqué parce qu’on repart sans médaille individuelle. C’était l’objectif premier. Je retiendrai, malgré tout, la progression. On a mis le paquet sur les individuels pour rattraper le retard. L’équipe est jeune avec Enzo Montarello et Alexandra Feracci. On part de très loin. Il faut du temps, on le sait. C’est une course contre la montre. On est en train de rattraper le temps perdu pour essayer d’être dans les clous au démarrage de la qualification olympique. Cela ne porte peut-être pas ses fruits aujourd’hui puisque l’on rentre sans médaille individuelle, mais je vois une vraie progression de nos deux représentants. J’espère que la donne changera dès la rentrée prochaine.

Quels vont être les axes de travail prioritaires ?

Il y a un travail physique à faire pour Enzo Montarello parce qu’il est encore léger par rapport à la densité physique que l’on trouve chez les Seniors. Et on va aussi, évidemment, continuer le travail technique entamé avec lui. Pour Alexandra Feracci, il s’agit plus d’un travail technique. Elle prend conscience qu’il faut modifier certaines choses. On est en train de revoir tout un fond et une manière différente de présenter ses katas, qui plaît malgré tout puisqu’elle est dans les clous. Mais cela prend du temps. Je pense quand même qu’elle aurait aussi pu finir 3e, qu’on loupe la médaille malgré un tirage très compliqué.

On a entamé un gros travail technique de fond, notamment avec Stéphane Mari qui apporte et qui fait beaucoup de bien à l’équipe de France. Il m’aide énormément chez les jeunes et les seniors, pour les individuels comme les équipes. Et je pense que les athlètes le ressentent. Ils sont tous ultra-motivés et je pense qu’on va y arriver en ayant renforcer le staff.

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Le Kata par équipe n’est pas une caté olympique. La France a pourtant aligné deux équipes. Pourquoi ?

Parce que cela reste un Championnat d’Europe et c’est important. Maintenant, on sait la difficulté que cela représente d’aller remporter une telle compétition, même s’il y a une moins grosse densité au niveau des nations. On a eu un tirage très compliqué chez les garçons, beaucoup moins chez les filles. L’erreur est impardonnable à ce niveau et on en commet une petite chez les féminines, même si l’Espagne a été forte (défaite 4-1 en ½ finale). Mais on est à notre place. Quand je vois la finale entre l’Epagne et l’Italie, on ne mérite pas plus.

Chez les garçons, on aurait peut-être pu aller chercher une médaille de bronze mais des nations sont très fortes et ont choisi une ligne différente de la nôtre. Par exemple, les Turcs ont aligné leurs n°1 en équipe. La transition est en train de se faire progressivement pour préparer les Championnats du monde à Madrid où on alignera les deux équipes. Ce Championnat d’Europe était une étape de travail.

Super nouvelle, la France « n’abandonne » pas le kata par équipe…

Pas du tout, au contraire. Cela fait partie de notre culture. On n’abandonne pas du tout les équipes. On va même faire un travail encore plus important cet été, il y aura encore plus d’entraînements pour qu’elles soient à la hauteur sur les championnats du monde à Madrid.