Plus de 200 ans de pratique, 36 dan à eux quatre, Dominique Valera, Jean-Pierre Lavorato, Serge Chouraqui et Bernard Bilicki étaient présent à Vauréal (95) les 5 et 6 mai pour un Master class d’exception. Accueillant plus de 300 participants tout au long du week-end, venant de différentes pratiques (Karaté, Penchak silat, Krav Maga…), ce rendez-vous martial était l’occasion pour ces quatre experts fédéraux de partager un moment convivial et riche d’enseignement avec les pratiquants.

Par Fournier Florian

Photos : D.R


 

Organisé par les clubs de Saint-Ouen l’Aumône et Vauréal (95), ce master class est à mettre à l’origine de Jeff Collet, 7e dan et ancien directeur technique de la ligue du Val d’Oise. Homme de terrain et de partage, Jeff Collet désirait offrir un événement majeur à ses élèves, ainsi qu’aux pratiquants de tous horizons martiaux : « J’ai voulu créer cet événement car j’adore le Karaté. J’ai des élèves qui aiment partager et apprendre, donc je voulais leur offrir d’autre univers que le mien qui est le Wado-ryu . Pour cela quoi de mieux que ces quatre grands messieurs que sont Dominique Valera, Bernard Bilicki, Serge Chouraqui et Jean-Pierre Lavorato. Tout le monde peut bénéficier ainsi de la qualité des meilleurs et je m’en réjouis. »

Si l’on retrouvait également des professeurs au sein du peloton de pratiquants présents, c’est une occasion pour ces derniers d’aborder différents axes de travail avec les experts. Un point essentiel pour l’organisateur : « On offre aussi aux professeurs présents des modules de travail pour leurs futurs cours. »
Qu’ils soient « traditionnels » ou plus axés « combat », les différents stages ont permis à tous de travailler dans la bonne humeur et la convivialité. Un climat que souhaite instaurer les experts pour favoriser la réussite des pratiquants.

«  On veut assurer une pérennité de la pratique »

Avec quatre ateliers différents, tous les pratiquants en avaient pour « leur grade », si l’idée était de tourner sur tous les stages, chacun pouvait rester pendant les 3 heures avec le même expert s’il le souhaitait. Plus qu’un rendez-vous de Karaté, ce regroupement martial était l’occasion pour ces quatre grands noms de développer leur savoir et leur technique. « Je tente d’apporter ma connaissance et ma passion. Et sur le plan technique, ce week-end, j’ai abordé les blocages arrières, des esquives, des contre-attaques avec un état d’esprit de vitesse et de recherche d’opportunité », nous rapporte Serge Chouraqui.
Pour Jean-Pierre Lavorato, c’était le mouvement, le contact qui était recherché. « J’essaye d’apporter cette notion de contact, de mouvement, et de gestion de la distance qui est, à mon sens, primordial dans le Karaté ».

Quant à savoir s’ils s’accordent sur les thèmes à aborder, le son de cloche est unanime. Chacun fait son Karaté en faisant bloc avec les autres sur un seul mot d’ordre, l’état d’esprit. « On a chacun nos univers et on travaille là-dessus. Il faut apporter du plaisir au pratiquant. S’il s’embête, il ira voir ailleurs. Et ça, ce n’est pas notre but. Nous, on est là pour transmettre et amener du plaisir dans la pratique », nous déclare Dominique Valera. Il est rejoint par Serge Chouraqui et Bernard Bilicki : « On peut aborder le même thème, mais le geste sera toujours différent. L’interprétation est propre à chacun et c’est ce qui rend riche le stage », « chacun fait avec sa sensibilité et son approche de la discipline ».
Dans ce stage énergique et plein d’entrain amené par la fougue de ces quatre experts, c’est la passion du Karaté que l’on ressent à chaque instant quand on les regarde travailler. Une qualité que tous revendiquent avec ardeur. Bernard Bilicki aime rappeler qu’il s’attèle à chaque instant de garder une continuité dans la pratique. « On veut assurer une pérennité de la pratique».
Comme le dit si bien Dominique Valera, l’objectif est d’amener le pratiquant à tirer le meilleur de soi-même. « Mon but est d’être une locomotive pour tirer les autres vers le haut. Je ne suis pas là pour leur marcher sur la tête ». Il rajoute même que c’est une obligation pour lui de transmettre son savoir et tout le travail qu’il effectue depuis tant d’années dans sa pratique. « A quoi me servirait mes titres et mon expérience si c’est pour ne rien transmettre ? ».
Avec cette pédagogie de haut rang, tous les participants sont ressortis grandis de ce stage, que ce soit martialement ou mentalement parlant.
Saluant l’organisation exceptionnelle de Jeff Collet, tous ont donné rendez-vous l’an prochain pour une 3e édition. « L’ambiance était superbe et l’événement géré de mains de maître par Jeff et son club, c’est beaucoup plus facile pour nous de travailler dans de telles conditions. Et nous, ce que l’on souhaite avec mes amis, c’est qu’il n’y est pas de cassure entre le pratiquant, l’organisateur et nous et c’est ce qu’il s’est passé aujourd’hui. » conclu Jean-Pierre Lavorato.