Préparateur physique, entraîneur et nutritionniste dans les sports de combat, Nicolas Ott a officié au MMA Factory et collabore au CREPS de Châtenay avec le karaté et diverses disciplines depuis 6 ans. Il accompagne notamment Kenji Grillon, Gwendoline Philippe, Nancy Garcia et Lamya Matoub dans leur carrière de haut niveau.

Par Florian Fournier
Photo : D.R


Qu’est-ce qui t’as poussé à coacher des Karatékas ?

Au départ, je ne connaissais pas du tout le karaté. C’est lors de mon arrivée au CREPS que l’on m’a confié la préparation des karatékas. C’était un monde qui m’était totalement inconnu. Pour l’anecdote, un jour, Alexandra Recchia vient me demander d’utiliser le tapis de course, je ne savais pas qui elle était. Pareil pour Lucie Ignace qui était de passage à Paris pour sa préparation et j’ignorais tout d’elle. Tout comme Steven Da Costa. Je travaillais avec son frère Jessie et il me demande : « tu ne connais pas mon frère ? ». Mes seuls points de repère dans le Karaté à ce moment-là, c’est Christophe Pinna, Olivier Beaudry et Alexandre Biamonti que j’avais aperçus dans des magazines.

Quel est ton rôle aujourd’hui auprès d’eux ?

Je ne suis plus préparateur physique des équipes de France Senior ou Jeunes. Mais je garde un pied dans le karaté en freelance où l’on a fait appel à moi pour ma casquette de nutritionniste.

C’est Mathieu Cossou qui m’a contacté il y a quelques temps pour que je prenne en main l’aspect nutrition de Kenji Grillon. Puis de Kenji, j’ai suivi Nancy Garcia, Gwendoline Philippe et plus récemment Lamya Matoub.

Je les accompagne dans leur préparation au quotidien sur la nutrition. Pour Gwendoline, le défi était de perdre 6 kg en deux semaines avant les championnats d’Europe. Pour les autres, on était sur la préparation olympique. Bien qu’elle soit terminée pour Kenji, Nancy et Gwendoline, je suis fier du travail qu’ils ont accompli et que nous avons accompli. J’échange et je partage beaucoup avec les athlètes que je suis. C’est primordial d’avoir de l’échange et un bon relationnel pour obtenir des résultats.

Quel retour as-tu aujourd’hui ?

Celui pour lequel j’ai le plus de recul, c’est Kenji, car notre collaboration dure depuis plus longtemps. Avec lui, nous sommes partis sur une perte de poids et une stabilisation qui fonctionne très bien. On l’a vu sur toutes ces dernières compétitions. Des Test-matchs aux championnats d’Europe, il a retrouvé des qualités physiques exceptionnelles. Le constat est identique pour Nancy Garcia. Ses sensations physiques sont bonnes.

Mon expérience en MMA et notamment au MMA Factory où je me suis occupé des pesées de près de 200 combattants m’aide énormément dans mon travail avec les karatékas. J’ai aujourd’hui une expérience qui me permet d’avoir de bons résultats.

« PEU IMPORTE LA DISCIPLINE, L’IMPORTANT EST D’ETRE METHODIQUE, RIGOUREUX ET SERIEUX »

Est-ce difficile de mettre en place cette préparation et combien de temps faut-il pour avoir des résultats ?

C’est une question de personnalité de l’athlète. Si vous êtes méthodique, que vous suivez le plan, ça peut aller très vite. Je vais prendre l’exemple de Lamya. C’est une athlète qui n’avait pas d’objectif de perte de poids mais un objectif de stabilisation et d’optimisation de la performance.

Donc, pour elle, nous n’avons pas tout changer à sa routine d’entrainement. Nous sommes en train de modifier, améliorer petit à petit certaines choses pour qu’elle soit meilleure et optimise au maximum son potentiel via la nutrition. C’est très important de ne pas stresser l’organisme en changeant toute une routine à 2-3 mois des JO. Peu importe la discipline ou l’objectif, l’important, c’est d’être méthodique, rigoureux et sérieux.

Dans un domaine où le poids n’est pas fondamental, serais-tu intéressé par le suivi de karatékas spécialisés en kata ?

Oui, c’est un domaine qui m’intéresse. En termes de sport de combats, j’ai travaillé avec énormément d’athlètes d’horizons différents. Que ce soit Boxe thaï, Boxe anglaise, MMA pro et amateur, Judo…. Ce qu’il faut retenir, c’est que la nutrition, peu importe la discipline, reste de la nutrition. Il faut surtout voir le projet, établir si on est dans le haut niveau ou le monde amateur et observer la motivation de la personne. Ensuite, si tout concorde et que l’entente se crée, je suis partant pour tout challenge.