Troisième de l’Open de Paris, Kenji Grillon revient à son meilleur niveau au moment le plus opportun. A l’approche du troisième Premier League de l’année, l’Open de Rotterdam (16-18 mars), le champion du monde 2012 (-84 kg) espère une première victoire en 2018.

Par Fournier Florian / Photo : K-photos


 

Champion du monde en 2012, champion d’Europe et vainqueur des Combat Games en 2013, Kenji Grillon revient de loin. Mais ses vilaines blessures aux genoux sont désormais de mauvais souvenirs.
A 28 ans, à moins de deux ans des JO de Tokyo, le Français est en pleine forme. 3e des derniers Mondiaux en 2016, il est de nouveau prêt à faire parler la poudre et espère rapidement remporter son quatrième Karate 1. Pourquoi pas dès ce week-end à Rotterdam ?

Dans quelle forme te sens-tu ?

Tout va bien, la forme est au rendez-vous. Physiquement, je n’ai aucun souci et ça fait plaisir. Maintenant, c’est plus sur l’aspect mental où je ne suis pas satisfait. En tant que compétiteur, faire 3e à l’Open de Paris et perdre en quart de finale à Dubaï ne me suffit pas. Je vais arriver à Rotterdam le couteau entre les dents pour aller chercher une victoire.

Que t’a-t-il manqué pour gagner lors de ces deux premiers Premier League ?

Je voulais trop bien faire et je me suis mis la pression tout seul. Si on regarde, les combats sont très serrés et cela se joue sur du détail. Je vais devoir montrer aux arbitres que j’en veux plus pour que les décisions tombent en ma faveur. Le Karaté change continuellement et je dois m’adapter. Quoi qu’il en soit, je sais qu’une grosse performance passera aussi par plus de relâchement de ma part.

L’Egyptien Ahmed Elmasry, champion du monde U21 en 2017, t’a battu deux fois à Paris et Dubaï. Il sera absent à Rotterdam. Frustré ou soulagé ?

Je ne regarde jamais qui est présent ou absent. Je suis informé mais je crois toujours en mes chances. Peu importe qui se trouve sur mon chemin, je dois le battre. Le turnover de la catégorie est normal cette année. Il ne faut pas s’inquiéter sur les performances des cadors. Quand cela va compter, rassurez-vous, Araga sera présent. Mais je suis déçu que l’Egyptien ne soit pas là. J’aurais voulu le rencontrer une troisième fois car c’est dès aujourd’hui qu’il faut le travailler.

Ta forme optimale est-elle programmée pour les Championnats d’Europe (10-13 mai à Novi Sad, Serbie) ?

Dans un premier temps, avec le staff et les préparateurs physique, on avait axé le pic de forme pour l’Open de Paris mais, en vérité, le calendrier est tellement dense aujourd’hui qu’on doit être en forme tout le temps.

Après, il va de soi que les Championnats d’Europe sont un objectif prioritaire. Je veux être champion d’Europe. Ce titre amènera de la confiance avant que les choses sérieuses pour les JO ne commencent. Et surtout, être champion d’Europe est une belle ligne à ajouter dans un palmarès.

Sur quel plan as-tu le plus appris auprès des Japonais avec lesquels l’équipe de France vient de s’entraîner pendant presque deux mois au CREPS ?

En compétition, outre Araga, je n’affronte quasiment aucun Japonais. Donc, en côtoyer d’autres pendant deux mois m’a beaucoup servi. Il faut savoir qu’ils ont un style de Karaté différent du nôtre. Dans leur sautillement, leur réflexe, leur technique et la façon de se déplacer, ils ont une autre approche. C’est en ce sens que j’ai beaucoup appris en les observant. Cela va m’être utile pour mon Karaté et pour me préparer quand ils seront face à moi.