Qui accompagnera Steven Da Costa (-67 kg) aux JO de Tokyo ? Depuis ce matin, on connaît officiellement les 7 prétendants français qui sont sélectionnés pour le Tournoi de qualification olympique (11-13 juin à Coubertin). Un choix difficile mais sans réelle surprise au regard des performances récentes. Analyse et prospective.

Par Ludovic Mauchien / Photo : KaratePorec202


Le couperet est tombé. Après 2 test-matches, des stages et surtout un K1Lisbon incisif et un championnat d’Europe décisif, la sélection française pour le Tournoi mondial de qualification olympique, dernière chance de gagner son ticket pour les JO de Tokyo (5-7 août), a été officialisée ce mardi matin.

-75 kg : Logan Da Costa

Le frère aîné de Steven est le titulaire n°1 de la caté depuis plusieurs années. Marvin Garin a bien essayé de le titiller mais sans briller. D’autres s’y sont aussi essayé mais furtivement. C’est donc en toute logique que Logan Da Costa, 13e du ranking olympique, aura sa chance au TQO. S’il n’est pas apparu au meilleur de sa forme aux Championnats d’Europe qui se sont achevés dimanche, on peut lui faire confiance pour s’arracher jusqu’à l’ultime seconde face à Scott, Eltemur, Brose, Bitsch, Ainizarov, Harspataki… Ses adversaires le plus dangereux.

+75 kg : Farouk Abdesselem

Ils étaient 4 à postuler, aucun ne s’est qualifié via le ranking. La lutte a été serrée, le choix compliqué. Il aura fallu attendre la toute dernière compétition, les Championnats d’Europe, pour qu’un verdict puisse être délivré. Au ranking, ils se tiennent tous en un mouchoir de poche. Mehdi Filali finit 13e, Dnylson Jacquet 14e, Farouk Abdesselem 15e et Kenji Grillon 20e.

A l’Euro, ils étaient encore 3 à postuler. Dnylson Jacquet, impressionnant avant la pandémie, n’a pas réussi à retrouver son meilleur niveau et ses prestations au 1er test-match et à Lisbonne lui ont visiblement été fatales.

C’est tout le contraire pour Kenji Grillon. En grande forme dans le monde d’après, il a raté son début de qualification olympique et revenait de (trop) loin. Il lui restait une option : être le héros d’une équipe de France médaillée à l’Euro, le pilier, le sauveur. Mais la flamme ne s’est pas allumée.

Mehdi Filali non plus n’a pas réussi à mettre le turbo depuis le printemps. Discret lors des test-matches, peu à son avantage au K1 Lisbon, il est passé au travers à Porec.

Et l’heureux élu est ainsi Farouk Abdesselem. La différence ne s’est probablement pas faite en Croatie (éliminé en 8e par Kvesic) mais certainement au Portugal fin avril où il a pris la 3e place du Karate 1.

Kata H : Jonathan Maruani

Il avait déjà été sélectionné pour le TQO 2020 au détriment d’Enzo Montarello. Ce dernier n’est pas parvenu à inverser la tendance en 2021. Sans surprise, Jonathan Maruani sera le représentant français au TQO. Vu que les tout meilleurs mondiaux seront absents, car déjà qualifiés, le Français aura sa carte à jouer avec Smorguner, Torres Gutierrez, Almosawi, Ugihara…

Kata F : Alexandra Feracci

Sans concurrence, son destin était scellé depuis longtemps. La vraie question est plutôt : est-ce que la Corse est capable de le faire ? Est-ce qu’Alexandra Feracci, 12e au ranking, peut parvenir à se qualifier pour les JO ? Quand on voit ses incroyables progrès depuis des mois, elle en a incontestablement le niveau. Reste à ce que les arbitres en soient convaincus aussi et l’intégrer dans les trois élues parmi Bozan, Anacan, Juettner ou encore Dimitrova.

-55 kg : Alexandra Recchia

Ca lui chauffait aux fesses… Favorite initiale, Alexandra Recchia avait perdu beaucoup avec sa longue indisponibilité (d’avant-Covid). Allait-elle récupérer de sa blessure ? Aurait-elle le temps ? Ses concurrentes n’en profiteraient-elles pas ? Ces dernières, Sophia Bouderbane (-50 kg) et Sabrina Ouihaddadène, elle-même blessée longuement (-55 kg), n’ont pas frappé un grand coup.

Pour la reprise post-covid, sans être convaincante, Alexandra Recchia gardait la main. Puis s’est profilée une nouvelle concurrence : l’une des deux duettistes des -61 kg, Gwendoline Philippe ou Leyla Heurtault. La prise de pouvoir de cette dernière au Portugal (voir ci-dessous), alors que son profil aurait mieux convenu en -55 kg, a précipité Gwendoline Philipe en -55 kg à l’Euro.

Mais, en Croatie, c’est à nouveau Alexandra Recchia qui a frappé. 3e à Lisbonne, elle monte à nouveau sur la 3e marche du podium à Porec. Pari gagné ! Mais ce n’est pas fini. La concurrence s’annonce encore sévère au TQO.

-61 kg : Leïla Heurtault

C’était THE duel franco-français. Il a été palpitant, harassant, stressant, impressionnant. Et pour cause ! Avec Leïla Heurtault et Gwendoline Philippe, on parle de très haut niveau. Les deux ont le potentiel et le parcours pour remporter une médaille aux JO. En embuscade, Laura Sivert. Mais il ne devait en rester qu’une. Et malheureusement pour Gwendoline Philippe, La Fontaine n’a pas fabulé avec ses fables, surtout celle du lièvre et de la tortue.

Jusqu’en février 2020 et le K1Dubai, elle mène la danse. Elle se blesse au genou. Les JO, c’est fini. Non ! Ils sont reportés à 2021. Pendant ce temps, Leïla Heurtault, engagée avec son club, ne lâche rien, grapille point par point. Si bien, qu’avant les 2 derniers tournois qualificatifs (K1Lisbon et Euro), Gwendoline Philippe est 7e du ranking olympique et Leïla Heurtault 8e, à… 375 points.

Le K1Lisbon sera décisif. Philippe perd à son 1er combat, Heurtault est ½ finaliste et finit en bronze. Elle passe devant au ranking. Elle est sélectionnée pour les Championnats d’Europe. Elle remporte la médaille de bronze. Finalmeent 5e et 1ère non qualifiée au ranking, Elle sera au TQO, en compagnie d’Alipourkeshka, Jumaa, Grande, Serogina, Pasqua, Ferrer Garcia… Le suspense est à son comble jusqu’au bout dans cette caté !

+61 kg : Alizée Agier

Elle n’a guère souffert de la concurrence, si ce n’est celle d’Anne-Laure Florentin avant le covid. 12e du ranking, Alizée Agier est très logiquement sélectionnée pour le TQO où elle aura fort à faire mais aussi un joli coup à jouer. la championne du monde 2014 et championne d’Europe 2019 a les atouts pour dominer Abdelaziz, Quirici, Chatziliadou, Berultseva, Semeraro…