Ca commence à taquiner… Ca se rapproche… Quoi ? Les JO de Tokyo. Les Mondiaux de Madrid ont permis à certains de placer leurs billes, d’autres en ont perdu. L’heure n’est pas encore grave pour les plus démunis mais un hiver à sec les handicaperait pour leur avenir tokyoïte.
Bref, entre ceux qui ont raté le coche en Espagne, ceux qui se verraient prendre une revanche, et les « winners » qui comptent confirmer leur résultat et accentuer leur avance, pléthore de combats s’annoncent croustillant. Les duels que l’on attend avec impatience à l’Open de Paris (25-27 janvier)…

Par Florian Fournier et Ludovic Mauchien
Photos : Kphotos


 

-60 kg :Crescenzo / Samdan

L’Italien Crescenzo, vice-champion d’Europe et champion du monde, va être attendu au tournant. Tous ses combats vont être des duels. Mais il a du répondant. Le Turc Samdan, n°1 mondial, est passé à côté de ses Mondiaux. Il a une revanche et des points précieux à prendre. En embuscade, le jeune feu follet japonais, Naoto Sago, vice-champion du monde à Madrid, peut de nouveau créer la surprise (ce qui en serait moins une), tout comme l’Iranien Amir Mehdizadeh, champion du monde 2016 ou le double champion du monde brésilien Douglas Brose. Johan Lopes, 3e l’an passé, est toujours prêt à jaillir.

-67 kg : Da Costa / Figueira

On aurait pu dire Steven Da Costa / Burak Uygur. Le Turc, double champion d’Europe en titre, n’a pas réussi ses Mondiaux. Il a faim et guère plus droit à l’erreur. Mais cette finale des Championnats du monde entre le Français et Vinicius Figueira, remportée 6-5 par Steven Da Costa après avoir été mené 3-0, appelle forcément une suite. Le Lorrain, vainqueur l’an passé, aura à cœur de chauffer Coubertin pour son retour au pays.

-75 kg : Aghayev / Busa

Cela dure depuis une quinzaine d’années. Quand ils s’affrontent sur le tapis, c’est 8 titres de champion du monde individuel qui s’entrecroisent ! Chacun de leur combat est une question d’orgueil, de fierté. Pas un ne lâchera. L’Italien Luigi Busa a terminé 2e des Mondiaux, Rafaël Aghayev 3e. Et ça, « Raf », il n’aime pas… Mais cette caté est tellement dense que cela serait injuste de ne pas nommer l’Ukrainien Horuna et le Japonais Nishimura, qui complètent un quatuor de feu.

-84 kg : Kvesic / Chobotar

Même si cela ne changera rien au résultat, et tant mieux pour Kvesic, mais on aimerait bien la voir quand même cette finale mondiale entre le Croate et l’Ukrainien Chobotar. Ce dernier, mis KO dans le tournoi par équipe, ne pouvait pas se présenter. C’est donc par forfait qu’Ivan Kvesic a remporté la finale. Un goût d’inachevé (surtout pour Chobotar).

Mais attention, l’Iranien Poorshab et le Turc Aktas, bronzés à Madrid, le Japonais Araga, qui a une revanche à prendre, et le Français Kenji Grillon sont en embuscade.

+84 kg : Horne / Ganjzadeh

De nouveau, on choisit le remake de la finale des championnats du monde. Pourquoi ? Parce qu’il s’agit des deux derniers champions du monde, parce que Jonathan Horne a placé un Ushiro Ura Mawashi à Sajad Ganjzadeh, qui n’a pas oublié… Et ce n’est pas le style à tendre l’autre joue.

L’Allemand et l’Iranien semblent au-dessus de la mêlée, mais le Français Mehdi Filali, finaliste l’an passé, s’en était joué… Pourquoi pas cette année ?

Kata masculin : Kiyuna / Moto

L’empereur Ryo Kiyuna est de retour aux affaires. Après son troisième titre de champion du monde consécutif, il est plus que jamais intouchable. Derrière lui, deux hommes se distinguent. Kazumasa Moto et Damian Quintero. Si l’Espagnol vice-champion du monde est, pour beaucoup, le concurrent n°1 de Kiyuna, le talent de Kazumasa Moto et l’opposition de style entre le Shito-ryu Kiyuna et le Shotokan Moto suscitent plus notre curiosité. Leur dernier duel, remporté par Kiyuna en finale à Tokyo, est l’une des finales les plus spectaculaire de ces dernières années.

-50 kg : Miyahara / Ozcelik

La finale des championnats du monde est le duel de cette catégorie. En l’absence d’Alexandra Recchia (opérée suite à une rupture des tendons de l’ischio jambier), la Japonaise championne du monde en titre et vainqueur à Paris l’an dernier est sans nul doute la grande favorite. Défaite en finale des championnats du monde, Serap Ozcelik de par son palmarès et sa régularité représente l’adversaire numéro 1 pour Miyahara.

-55 kg : Terliuga / Banaszczyk

Pour cette catégorie, le choix de l’Ukrainienne est tout donné. Numéro un mondial, championne d’Europe en titre et régulière sur les premier league et série A, son échec aux championnats du monde (défaite au premier tour) ne semble qu’être qu’un accident. Pour lui faire face dans ce duel, les candidates sont nombreuses. Sara Cardin absente pour cause de blessure (opérée du genou), notre décision s’est portée sur la jeune Polonaise Dorota Banaszczyk championne du monde surprise à Madrid.

Cependant, cette catégorie des -55kg peut nous réserver des surprises comme la finale de l’an dernier décrochée par Sabrina Ouihaddadène qui ne va pas manquer de défendre sa performance cette année.

-61 kg : Philippe / Heurtault

Deuxième et troisième l’an dernier, les deux Françaises représentent le duel attendu de cet Open de Paris (et de l’année à venir). Défaite au premier tour des championnats du monde, la « Grand winner » 2018, Gwendoline Philippe, aura à cœur d’effacer l’échec madrilène. Sa concurrente n°1 en France et dans le ranking international, Leila Heurtault, championne du monde par équipe à Madrid, souhaite également s’imposer à la maison pour continuer d’engranger des points et accéder à son rêve de qualification pour Tokyo 2020.

-68 kg : Agier / Matoub

Ce duel peut paraître surprenant, puisque la championne du monde, Irina Zaretska, n’est pas citée. Mais une finale entre Alizée Agier, tenante du titre, et Lamya Matoub, 3e des Mondiaux sous les couleurs de l’Algérie et licenciée à Sarcelles, semble plus alléchant pour une compétition se déroulant en France. Cependant, cette catégorie est dense en talent. Kayo Someya, Elena Quirici, Johanna Kneer… Les beaux combats ne manqueront pas.

+68 kg : Uekusa / Chatziliadou

Finales des deux derniers championnats du monde, la première remportée par la Japonaise, la 2e par la Grecque, le duel entre Uekusa et Chatziliadou va devenir un classique.

En embuscade, Anne-Laure Florentin qui va évoluer à domicile compte bien brouiller les cartes et mettre fin à ce duel. Finaliste l’an dernier et vainqueur de Tokyo devant Uekusa, Nancy Garcia peut également tirer son épingle du jeu.

Kata féminin : Shimizu / Sanchez

Pas de surprise pour le kata. Kiyou Shimizu et Sandra Sanchez prennent maintenant rendez-vous sur toutes les compétitions, ou presque. Si Grace Lau peut espérer déloger l’une des deux, il semble tout de même que l’on soit parti pour assister à un nouveau duel entre ces deux monstres du kata. La finale des championnats du monde, qui a vu l’Espagnole s’imposer chez elle, pourrait se transporter à Paris ce week-end.