Il était un peu frustré après le Premier League de Dubaï (15-17 février). Pourtant, il est le seul au monde à avoir remporté ses 3 derniers tournois, les Championnats du monde et les 2 Karate 1 qui ont suivi. Mais, à Dubaï, il n’a pas pu placer une jambe, a terminé des combats aux drapeaux, bref, les trucs qu’il déteste. Mais il a gagné, comme il l’avait annoncé à Paris ! Steven Da Costa (-67 kg) est imbattable depuis de longs mois. Et il n’a que 22 ans….

Par Ludovic Mauchien / Photo : Kphotos


Il a connu un printemps plus compliqué qu’il ne l’avait imaginé, vide de podiums. Il en a vite tiré les leçons pour mieux revenir au top dès la rentrée avec une 3e place à Berlin et, surtout, un titre de champion du monde acquis de haute lutte à Madrid début novembre.

Depuis, c’est bien simple, rien, ni personne ne lui résiste. Et, surtout, il semble avoir acquis une certaine plénitude dans son Karaté tout à fait étonnante à son âge (22 ans depuis le 23 janvier).

Pour son anniversaire, il s’est offert son 2e Open Paris Premier League d’affilée. Muratov, Hasanov, Nakano, Veloso (½ finaliste mondial), D’Onofrio (6-0) et Maresca en finale (5-0) n’ont pu résister à l’ouragan. « J’ai maîtrisé mes tours. Je n’ai pas fait d’erreur en finale. Je n’en ai pas fait tant que ça en tout », notait-il à Coubertin. « Maintenant, objectif or à Dubaï, obligé ! ».

Il a tenu parole ! Trois semaines après, Steven Da Costa a de nouveau triomphé. Trois victoires en trois tournois. Unique ! Personne n’a fait aussi bien sur le circuit ! Seule la Turque Ozcelik (-50 kg) tient la cadence (3 finales, 2 victoires).

Tout ne fut pas si simple mais, il y a encore un an, il n’aurait peut-être pas gagné ces combats. Il a aujourd’hui pris une nouvelle dimension qui lui permet d’agir en patron. Mais ses adversaires sont de moins en moins ouverts aux ébats. 1-0 contre le Kazak Bexultan, 0-0 contre l’Egyptien Abdelgawad et l’Iranien Mirzaeï avant de dominer l’Autrichien Pokorny en ½ finale (3-0).

Un diesel au pays de l’or noir ? « Cela a été dur mais je n’ai pas été un diesel. En fait, j’ai fait beaucoup de drapeaux, de décisions, ce qui n’est pas mon genre. Mais ce sont des jeunes que je ne connais pas forcément. En finale, je n’avais jamais rencontré mon adversaire (Amirali). Je ne le connaissais pas du tout. Je marque sur un balayage et je prends une jambe (3-3) ».

Mais le boulot est fait. Les précieux points sont acquis et il engrange une 2e victoire d’affilée en Premier League 1 pour la 1ère fois de sa carrière. « C’est cool. En ce moment, je me sens très bien dans ma tête. Mentalement, je suis fort actuellement. Maintenant, l’objectif prioritaire, c’est le Premier League de Rabat (19-21 avril), où les points compteront à 100%. Mais aussi le Championnat d’Europe (28-31 mars), même s’il ne compte pas pour le ranking olympique ». Mais un doublé championnat du monde – championnat d’Europe ne serait pas pour lui déplaire, lui qui a une soif de victoire gargantuesque….