Médaillé pour la première fois sur un Karaté 1 lors de l’Open de Dubaï (3e), le Français Farouk Abdesselem (-84 kg) enchaîne les bonnes performances depuis plusieurs mois. 2e de la Série A de Santiago (Chili) en septembre, 5e de celle de Shangaï en décembre, ¼ de finaliste à l’Open de Paris en janvier, l’Arlésien de 27 ans semble avoir franchi un cap et se donne de nouveaux objectifs. Une victoire à la Série A de Salzbourg (1er-3 mars) en est un.

 Par Florian Fournier

Photo : Kphotos


 

Fils de Ben Abdesselem, professeur du CADKD Arles, frère de Tarek Abdesselem, head-coach du Kazakhstan, et de Raybak Abdesselem, champion d’Europe Junior 2019, Farouk Abdesselem (-84 kg) est un karatéka minutieux et consciencieux qui ne laisse rien au hasard. Il a débuté le karaté à 5 ans dans les traces de son papa et de son grand frère et il est toujours licencié au CADKD Arles aujourd’hui. Multipliant les allers-retours au Kazakhstan pour parfaire sa préparation avec son frère qui le connaît mieux que personne, Farouk continue de s’entraîner dans le sud de la France.

Athlète à temps plein, sa présence sur la liste des partenaires d’entraînement de l’équipe de France lui permet de se rendre au CREPS de Chatenay-Malabry pour aiguiser ses armes avec le gratin tricolore.

Parle-nous de ta première médaille en K1 à Dubaï ?

Ce n’était pas un leitmotiv du début de saison mais, avec mon parcours lors de l’Open de Paris (défaite en ¼), cela m’a donné l’appétit et la confiance pour avoir de l’ambition à Dubaï.

Mon karaté était en place, je suis parti chercher cette première médaille en K1 et j’en suis très heureux. Aujourd’hui, je vais travailler sereinement et avec de la confiance pour la suite. J’ai la sensation d’avoir franchi des étapes dans mon karaté et dans l’aspect mental et psychologique.

Quel est l’élément déclencheur de cette évolution ?

Il n’y a pas d’élément déclencheur à proprement parler. C’est plus un process mis en place depuis des années qui arrive à maturité et qui porte ses fruits. Pour performer en K1, il faut de l’envie et beaucoup de travail. Un K1 est plus compliqué qu’un championnat d’Europe ou du monde, de par la densité des athlètes présents.  

Comment fais-tu en tant que karatéka indépendant pour participer à toutes ces compétitions ? 

Il y a un énorme investissement de la part de mon club, le CADKD Arles. Grâce à la présence de Nancy Garcia en équipe de France, de mon frère Rayback et d’Assia Oukhattou chez les jeunes, le club est soutenu par la ville et cela nous permet, à nous les athlètes, de pouvoir nous déplacer pour représenter la ville et le club. Quand je me déplace en compétition ou en préparation, mes voyages sont pris à 70% par le club et ce soutien est très important.

26e au ranking WKF,41e au ranking olympique (avant Dubaï), comment vois-tu cette course au JO ? Crois-tu en ta qualification ?

Aujourd’hui, tous les athlètes présents croient en leur qualification, d’autant plus que dans ma catégorie, le tableau est ouvert. Si l’on se base sur une qualification olympique autour de 10 000 – 11 000 points, l’actuel n°1, le Turc Aktas a environ 3 000 points donc, même s’il possède un petit matelas d’avance sur les autres, cela ne correspond pas à grand-chose.

Les points vont compter à 100% à partir de Rabat (19-21 avril). C’est donc en avril qu’on va commencer à y voir plus clair. Pour ma part, je ne me sens pas plus en retard qu’un autre et je sais que cette course va être très longue.

Penses-tu à une sélection en équipe de France ? 

Je ne peux pas confirmer cela pour le moment. De mon côté, je fais le nécessaire pour y avoir accès. Aujourd’hui, la direction de l’équipe de France et son staff ont changé le mode de sélection et cela montre que plus aucun karatéka n’est à l’abri et que chacun doit faire ses preuves.

Ce mode de sélection, pratiqué par les sélections japonaise ou turque, est bénéfique pour l’équipe de France. Ca crée une dynamique. En attendant, si l’équipe de France vient à me sélectionner, je serai fier de la représenter et je donnerai le meilleur de moi-même sur les tatamis.

Qu’as-tu ressenti après le titre européen de ton petit frère ?

Oh ! C’est énorme ! Ce titre de champion d’Europe, ça me motive et ça me montre que tout est possible. Je suis d’autant plus fier de lui que nous avons perdu nos deux grands-mères en décembre dernier. C’était un moment très difficile. Ajouté à cela sa blessure au ménisque en novembre, le fait de le voir devenir champion d’Europe est un exemple de combativité et de réussite.