5e des JO de Tokyo, absente des Mondiaux, Alexandra Feracci a fait un break salvateur à l’automne. Lauréate de la Coupe de France début décembre, la Corse s’aligne à l’Open de Paris (21-23 janvier) avec beaucoup d’envie. Elle revient sur ses sensations et ses ambitions

 

Par Florian Fournier / Photos : D.R


 

Parle-nous de ton retour à la compétition après ce break. As-tu atteint tes objectifs ?

Sportivement, il est indéniable que l’objectif est atteint avec cette victoire à la Coupe de France (4 décembre). Sur le plan technique, il y a de la satisfaction mais je n’ai pas réussi à mettre en place tout ce que je voulais.

Cependant, cela m’a permis de voir sur quels axes je devais travailler pour préparer la suite. C’est ce que j’ai fait en vue de l’Open de Paris. La marge de progression était belle et logique après le break que j’ai effectué. Je suis bel et bien de retour à 100% et déterminée à faire de belles choses.

Sur quels points ton break a-t-il été bénéfique ?

Psychologiquement. C’est le premier point sur lequel ce break m’a fait énormément de bien. Cela faisait 5 ans que je me préparais pour les JO, ce sont des années qui ont été plus qu’éprouvantes. Je pense à 2019 où j’ai eu pas moins de 14 compétitions majoritairement des K1, puis 2020 avec la pandémie et l’inconnue sur la suite.

Enfin 2021, où la bataille pour la qualification jusqu’au TQO s’est avérée très intense. J’ai éprouvé ce besoin de couper un peu pour recharger les batteries.

Sur le plan physique, le constat était le même. J’ai senti que mon corps avait besoin de cette phase de repos pour mieux repartir.

Avais-tu perdu cette flamme qui te poussait à te dépasser ?

Non, je n’ai jamais perdu l’envie. C’est quelque chose que j’ai toujours eu en moi. Même si, sur les 5 dernières années, le programme pouvait instaurer une routine, je prenais les échéances les unes après les autres pour garder cette motivation intacte.

Après, ce break m’a fait du bien et je pense que j’ai plus apprécié mon retour lors de la Coupe de France grâce à ce break. Cela m’a fait du bien, de participer avec mon club, de me déplacer avec tout le monde… J’ai savouré pleinement ces moments.

As-tu senti une émulation autour de toi lors de cette coupe de France post JO ?

Oui, dans les gradins, j’ai senti beaucoup de chaleur et de bienveillance de la part du public. C’est quelque chose qui fait chaud au cœur et qui m’a confortée dans mon choix de revenir lors de cette compétition.

Quelles nouveautés as-tu apporté dans ta préparation depuis les JO ?

J’essaye de toujours travailler plus, que ce soit sur le plan technique ou physique. Les JO m’ont permis de voir la marge de progression que je devais accomplir pour atteindre le top 3 mondial et cela passe par de la continuité dans mon travail. Les JO nous montre l’exigence qu’il faut pour arriver le plus haut possible. C’est réellement une expérience à part des autres.

Je ne cesse de m’entraîner et de prendre du plaisir à l’entraînement. L’expérience olympique a donné une motivation supplémentaire. C’est un événement qui décuple tout. Depuis, j’axe mon travail physique pour améliorer ma technique, là où j’ai encore des manques.

Et techniquement, je continue de travailler dans la globalité car c’est la clef du karaté, la recherche de la perfection.

On sent que les JO sont imprégnés en toi. A quel point cela a-t-il changé ta vie sportive et extra-sportive ?

Ils sont imprégnés à 100% en moi, puisque je me suis fait tatouer les anneaux olympiques. Cela a changé beaucoup de choses. Aujourd’hui, on me reconnaît comme la karatéka qui a fait les Jeux. On ne me dit plus : « tiens, c’est celle qui fait du karaté », on me dit : « C’est l’olympienne, c’est celle qui a fait les JO », et c’est vrai que cela me fait plaisir. J’ai l’impression que tout le travail accompli est récompensé par cette reconnaissance.

La nouvelle concurrence nationale te motive-t-elle plus à l’entraînement ?

Pour ma part, je trouve que la concurrence est la même qu’auparavant. Pendant des années, j’ai livré une bataille avec Sandy Scordo. Aujourd’hui, c’est avec d’autres mais cela ne change rien.

Ce que je regarde et ce qui me motive, c’est la concurrence internationale. Celle-ci est très rude et me motive pour aller toujours plus haut, plus loin, plus fort et m’entraîner à 100%.

As-tu suivi les Championnats du monde de Dubaï en novembre ?

Oui, je les ai suivis avec attention. Dans un premier temps, j’ai supporté ma sœur et son équipe, ainsi que l’équipe de France dans son entièreté. Puis j’aime beaucoup le travail de Sandra Sanchez et, à chaque sortie, c’est une fille que j’observe et que j’analyse car il y a énormément de points sur lesquels on peut s’inspirer d’elle. Mais je n’oublie pas non plus la Japonaise ou l’Italienne. C’est le peloton de tête sur lequel il faut se focaliser.

Tu parles de Sandra Sanchez, c’est une carrière qui t’inspire, être encore sur le circuit à 40 ans ?

Faire comme elle jusqu’à 40 ans, je ne pense pas. Chacun voit midi à sa porte, mais j’aspire à avoir une vie de famille et je n’aimerais pas avoir des enfants trop tard. Par contre, c’est évident que sa carrière est un modèle et est très inspirante. D’autant plus qu’elle connaît ses heures de gloires sur le tard.

C’est après 30 ans qu’elle a commencé à s’imposer et sa réussite montre que c’est encore possible de réaliser de belles choses. Je n’ai pas encore 30 ans, donc je me dis que moi aussi, je peux réaliser ce qu’elle a entrepris.

Comment va se passer la suite de ta saison ?

Je vais y aller étape par étape. Dans un premier temps, ce sera l’Open de Paris, puis on aura les K1, les Championnats de France et, j’espère, les Championnats d’Europe. Mon but va être de monter en puissance pour gravir des étapes et intégrer le peloton de tête international.

L’Open de Paris n’est plus labellisé WKF, cela reste quand même une compétition mythique ?

C’est et cela restera toujours une compétition mythique. C’est une belle compétition à domicile, avec une organisation toujours parfaite et j’ai à cœur de réussir une belle performance.


 

Le programme

Vendredi 21 janvier

Samedi 22 janvier

9h-19h45 | Éliminatoires et repêchages

9h-19h45 | Éliminatoires et repêchages

·       Kata individuels femmes

·       Kata équipes hommes

·       Combat femmes -50kg

·       Combat femmes -55kg

·       Combat hommes -75kg

·       Combat hommes -84kg

·       Combat hommes +84kg

·       Kata individuels hommes

·       Kata équipes femmes

·       Combat femmes -61kg

·       Combat femmes -68kg

·       Combat femmes +68kg

·       Combat hommes -60kg

·       Combat hommes -67kg

Dimanche 23 janvier

 

10h-14h | Médailles de bronze

14h30-16h30 | Finales

·       Kata individuel femmes / hommes

·       Combat femmes -50kg

·       Combat hommes -60kg

·       Combat femmes -55kg

·       Combat hommes -67kg

·       Combat femmes -61kg

·       Combat hommes -75kg

·       Combat femmes +61kg

·       Combat hommes -84kg

·       Combat femmes -68kg

·       Combat hommes +84kg

·       Combat femmes +68kg

·       Kata équipes femmes / hommes

·       Kata individuel femmes / hommes

·       Combat femmes -50kg

·       Combat hommes -60kg

·       Combat femmes -55kg

·       Combat hommes -67kg

·       Combat femmes -61kg

·       Combat hommes -75kg

·       Combat femmes +61kg

·       Combat hommes -84kg

·       Combat femmes -68kg

·       Combat hommes +84kg

·       Combat femmes +68kg

·       Kata équipes femmes / hommes