Hier à Paris, c’était la der de sa carrière internationale, entamée en 2006, en -75 kg. Rapidement, le staff a voulu en faire un -84 kg. Il a boudé. Pas longtemps.

Champion du monde en 2012, champion d’Europe en 2013, Kenji Grillon a multiplié les titres. Les blessures aussi. Mais il est toujours revenu. Et aujourd’hui, il n’a peut-être jamais été aussi fort.

Mais, cette fois-ci, il ne reviendra pas. A 32 ans, Le « Phoenix » quitte la scène sur une nouvelle médaille. Et avec beaucoup d’émotions.

Par Ludovic Mauchien / Photo : DR


Il n’a pu retenir ses larmes dimanche à Coubertin. Elles n’étaient pas de joie suite à sa médaille de bronze, mais emplies d’une émotion profonde, sincère. Lui, le golgoth toujours prêt à plaisanter, n’en avait pas le cœur.

Plus de 15 ans après avoir commencé à côtoyer le gratin international en cadets, assorti d’un titre de champion du monde et de champion d’Europe, Kenji Grillon tirait sa révérence à 32 ans.

On va encore le revoir sur les tapis cette saison avec son club de Sarcelles au niveau national, mais l’international, c’est bel et bien fini, presqu’à regrets tant le champion du monde 2012 semble toujours au faîte de sa forme.

Il a tout gagné, championnats du monde, championnats d’Europe, en indiv’ comme en équipe, Jeux Mondiaux, Jeux méditerranéens… Il a tout gagné « sauf les Jeux », note-t-il dans son interview vidéo, une cicatrice qui ne s’effacera pas. Impérial dans le monde d’après, il croyait fermement à sa sélection pour Tokyo. L’histoire n’a pas penché en sa faveur.

Il a « connu des hauts et des bas ». Des titres à foison mais des blessures à répétition, notamment ces ruptures des ligaments des genoux (2014 pour la 1ère). A force d’abnégation, de persévérance et de motivation, il est revenu, à chaque fois plus fort.

Mais les dernières cicatrices, sa non sélection aux Jeux puis sa non qualification pour les Mondiaux sous les couleurs du Bénin pour ce qui devait être sa der, ont eu raison de sa motivation.

Dans cet interview vidéo très émouvante, Kenji Grillon rend hommage à son père, à tous ceux qui l’ont aidé tout au long de sa riche carrière. Il quitte la scène comme il l’a toujours animée : avec flamboyance et honnêteté.

Extraits

« Cette médaille, ce n’est pas pour moi, elle est pour les gens qui me suivent »

« Je pense avoir accompli de belles choses »

« Je remercie tous ceux qui m’ont aidé durant ce parcours »

« Il y a eu des hauts et des bas »

« On ne peut pas aller là-haut tout seul, c’est une équipe »

« Merci beaucoup »

« On me verra sur la chaise pour accompagner les jeunes »